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Premier Ministre
La réunion de crise tenue à Matignon à 14h30 autour du Premier ministre fut «parfaitement préparée» selon le SMS de remerciements que le Chef du Gouvernement allait écrire deux heures plus tard à la Ministre de la Santé. Le temps de travail – « prise de vues en début de réunion puis session hors caméra » comme l’avait précisé l’invitation de presse – dura près d’une heure (cinquante-huit minutes précisément).
La conférence de presse qui suivit n’excéda pas quinze minutes. Elle fut retransmise en direct par quatre chaînes d’information en continu. À la question « S’agit-il d’un cas de terrorisme biologique ? » posée par un journaliste de France Inter, le Premier ministre répondit – sur la base des éléments de langage préétablis – que le Gouvernement ne disposait pas, « à ce stade », d’éléments de preuve en ce sens mais qu’il n’écartait aucune hypothèse. Des « mesures de précaution » avaient donc été engagées par les Ministres de la Santé, de la Défense et de l’Intérieur. Le Premier ministre avait estimé que les journalistes devaient être en capacité de comprendre que ces mesures ne pouvaient être détaillées « pour d’évidentes raisons de sécurité nationale ».
Le journaliste enchaîna sur une seconde question en demandant si une implication des Fils de l’État Islamique était envisagée. Le Premier ministre expliqua, à nouveau, qu’aucune hypothèse n’était écartée. Cette dernière intervention fut reprise en brève dans les bandeaux déroulants des quatre chaînes d’information en continu.
L’hôtesse de Matignon qui n’avait pas repris le micro des mains du journaliste après sa première question ne se vit pas proposer de nouveau contrat de travail après l’achèvement de sa période d’essai la semaine suivante.